La seconde guerre mondiale : le 29 août 1944

 

Si l’histoire a surtout retenu le massacre d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, d’autres villages de France connurent la même tragédie. C’est le cas en Meuse des localités de Robert-Espagne, Beurey-sur-Saulx, Couvonges et Mognéville qui subirent le 29 août 1944 les atrocités perpétrées par l’armée allemande en déroute.

Ruines de la ferme située en bas de la rue du Château

 

L’armée allemande en déroute

Après les débarquements alliés en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août, l’armée allemande est partout en déroute. Des renforts sont alors envoyés afin de retarder la progression des libérateurs vers l’Est. C’est ainsi que le 20 août 1944 la 3ème Panzergrenadier Division, unité de Heer, sous les ordres du Général-Major Hans Hecker, quitte la région de Florence pour être transférée par voie ferrée dans la région de Saint-Dizier. Dès le lundi 28 août, cette unité se trouve engagée face aux éléments avancés du XIIème Corps de l’armée Patton. Parallèlement, les incidents se multiplient dans le sud-ouest du département de la Meuse : le 27 août, à 3 km de Robert-Espagne, tous les occupants allemands d’une voiture de tourisme sont tués par le maquis F.T.P. de la forêt de Trois-Fontaines ; plusieurs convois allemands sont mitraillés par la résistance sur la route de Vitry-le-François à Bar-le-Duc.

 

Le récit des événements

Dès le 27 août, Couvonges reçoit la visite d'un premier détachement et le 29 août, à l'aube, un convoi allemand entre dans le village. Les habitants sont réveillés et les véhicules sont camouflés. Deux heures plus tard, arrivent d'autres soldats du Panzergrenadier Régiment N°29, issus de la 3ème Panzergrenadier Division. Primitivement destinés au front d'Afrique du Nord, ils portent des culottes courtes kaki et sont en bras de chemise. Des batteries de mitrailleuses sont installées à chaque entrée du village et les habitants ont pour interdiction de sortir.

Le pillage du village est alors méthodiquement organisé. Vers midi, des feux sont allumés aux extrémités du village. 20 hommes du village sont rassemblés dans un grange puis ils sont ensuite emmenés sur un petit pré : aligné sur deux rangs, ils sont ignoblement exécutés.

Le soir venu, les soldats quittent le village. Ce n'est que le lendemain que les habitants rescapés, qui avaient fui l'incendie et s'étaient cachés dans la forêt voisine, découvrent les corps des victimes.

Au total, 26 des 44 hommes du village, âgés de 17 à 85 ans, ont été tués. 54 maisons sur 60 ont été brûlées. Sur 120 habitants, 102 sont totalement sinistrés.

Invité par le Comité du Souvenir de la vallée de la Saulx et par la ville de Bar-le-Duc, le Général de Gaulle vient se recueillir sur le lieu de l'execution le 28 juillet 1946.

A cet emplacement, à la sortie du village en direction de Beurey-sur-Saulx, a été érigé un monument commémoratif. Il a été inauguré le 29 août 1949 par le général Zeller, commandant de la 6ème région militaire.

Le général de Gaulle le 28 juillet 1946

Monument érigé à la mémoire des victimes

 

Bibliographie :

- Libération sanglante de quatre villages meusiens. 29 août 1944. Imprimerie du Barrois. 2ème édition, 1969.

- Pierre Mangin . De la Meuse à la Moselle avec l’armée Patton (septembre-octobre 1944). Verdun, 1997.

- Jean-Pierre Harbulot. Les massacres du 29 août 1944 dans la vallée de la Saulx. Actes des XXIIèmes Journées d'études meusiennes qui se sont tenues à Ancerville les 1er et 2 octobre 1994. Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, 1999

Dépôt de gerbes au pied du monument érigé à la mémoire des victimes
Le village et les familles des victimes se réunissent pour perpétuer le souvenir

Une cérémonie à lieu chaque année en mémoire des victimes du 29 août 1944

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